Microsoft, que l'on ne présente plus, risque de montrer une nouvelle fois sa pugnacité dans la défense de ses intérêts et la lutte contre le piratage de ses produits.
Au risque d'en faire grincer des dents plus d'un.

Si l'on en croit des rumeurs persistantes appuyées par un récent dépôt de brevet, la firme de Redmond serait sur le point d'enrayer le piratage, de façon plus ou moins durable, de ses nouveaux produits.

Alors énième effet d'annonce, coup d'épée dans l'eau ou réelle innovation ?

Retour sur les faits.
La firme de Redmond a récemment fait une demande auprès du Bureau des brevets aux Etats-Unis afin de protéger l'implantation de Watermarks lors de la phase de distribution numérique des copies de ses produits.

Derrière ses termes barbares se cache une réalité des moins roses pour les éventuels candidats au piratage.
En effet, les watermarks ont depuis quelques temps fait leur apparition sur le marché du logiciel. Ces marqueurs sont définis comme des "tatouages numériques, technique permettant d'ajouter des informations de copyright ou d'autres messages de vérification à un fichier" (cf. Wikipedia).

En clair, Microsoft souhait qu'à l'inscription de l'acheteur sur sa plateforme d'achat en ligne, celui-ci remplit consciencieusement un certain nombre de champs renseignant sur son identité réelle.
Ces coordonnées telles que le nom ou l'adresse postale de la personne seraient ensuite inscrites automatiquement au sein du code source de l'application achetée et serait par la même occasion verrouillées.
Dès lors, il est impossible de les modifier ou de les supprimer, seule leur lecture est encore permise.
On obtiendrait alors un logiciel unique.



Dans quel but marquer ces programmes ?

L'intérêt de ce système est simple. Il met en place une tracabilité du logiciel, permettant de remonter jusqu'à son premier propriétaire. S'il venait à dupliquer et proposer des copies pirates du produit, l'utilisateur incriminé serait facilement identifié grâce aux informations contenues dans le watermark.
Microsoft n'aurait alors aucun mal à remonter la "filière".

Sensible à la contrefaçon de ses logiciels, le géant du système d'exploitation compte bien sur ce principe pour remonter à la source du piratage.
Toutefois on peut émettre quelques objections à cette technologie.

Tout d'abord il faut tenir compte des problèmes d'éthique soulevés par ce système de marquage, notamment vis à vis du respect de la vie privée de la personne. Quelles informations précises seront inscrites au sein du code source ? Bien que codées, qui pourra les lire ?
Les dérives sont possibles et ne doivent pas être mises sous silence.

D'un point de vue strictement technique, cette protection n'existera que sur une plateforme d'achat en ligne. Autant dire que le piratage pourra toujours continuer de sévir via les copies physiques du logiciel. Ce constat nuance fortement l'efficacité réelle du watermarking à la manière de Microsoft.

Bien que l'idée soit encore à l'état de projet, il est plus que probable qu'elle fasse son apparition sous peu. Microsoft devra alors répondre aux interrogations soulevées précédemment concernant la sécurité des informations sur l'utilisateur.

A noter que Microsoft n'est pas le premier à songer au tatouage numérique sur ses produits. Apple avait déjà tenté l'expérience via sa plateforme iTunes il y a quelques mois de cela en renforçant ses DRM. Le résultat s'était soldé par un tollé, l'utilisateur se sentant littéralement marqué par la firme à la pomme lors de l'achat de son morceau de musique. Cependant la méthode d'Apple était réversible et le tatouage numérique pouvait être modifié. Mais à quel prix ?

Pour finir, il est évident qu'une fois de plus les intérêts économiques vont entrer en conflit avec les intérêts personnels et le respect de la vie privée, à l'image des affaires qui avaient déjà entaché de la mise en place de Windows Genuine Advantage.
Alors, Microsoft en passe de réinventer le marquage au fer rouge ?
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